On dit souvent que personne n'enseigne la parentalité. C'est vrai, d'autant plus que chaque enfant est différent et que les recettes sont inutiles. Cependant, connaître les erreurs les plus courantes en matière d'éducation nous aide à en faire moins. Parfois, c'est précisément la peur de mal faire qui nous pousse à mal faire : la pression de notre environnement social peut être très forte. Nous proposons donc de changer de perspective : d'accepter une position intermédiaire entre faire tout bien et ne pas faire tout mal. Pour ce faire, nous devons identifier et corriger nos erreurs.
5 erreurs dans l'éducation des enfants
Attendre d'eux qu'ils soient des génies à l'école.
La nécessité de fournir à nos enfants les outils nécessaires pour affronter l'avenir, et l'espoir qu'il sera merveilleux, nous pousse à souhaiter qu'ils deviennent des génies, même si le prix à payer peut être très élevé. Ce désir pousse de nombreux parents à surstimuler leurs enfants dès leur plus jeune âge, en encombrant leurs journées d'activités ou en leur proposant un objectif après l'autre.
Des philosophes tels qu'Epicure, Heidegger ou Byung-Chul ont consacré des essais et des analyses aux conséquences de la mauvaise réputation que l'ennui a au sein de notre société. Depuis quelque temps, la psychologie et la philosophie soulignent l'importance de l'ennui pour le développement de la créativité et de la capacité à résoudre des problèmes.
Vouloir que l'enfant soit le premier de la classe nous conduit à avoir peu de patience lors des premières difficultés ou échecs scolaires. Nous oublions que l'éducation est un processus à long terme et que l'apprentissage est fait d'essais et d'erreurs, et de beaucoup de patience. Nous oublions également que l'estime de soi joue un rôle essentiel dans les résultats scolaires.
Colin Rose et J. Nicholl rapportent dans leur article des données issues d'une recherche montrant que 82% des enfants entrant à l'école primaire sont très confiants dans leur capacité à apprendre. Ce pourcentage tombe toutefois à 18 % vers l'âge de 16 ans et à un peu plus lorsqu'ils entrent à l'université. Le risque est de perdre l'estime de soi et la motivation.
D'autre part, exiger trop d'un enfant nuit considérablement à son estime de soi. Le fait de ne pas pouvoir satisfaire aux exigences des parents avec la tendance à projeter cette conviction à l'âge adulte est à l'origine de nombreux problèmes. Le risque est de le démotiver. Comme le disait le philosophe américain Ralph Waldo Emerson, "Rien de grand n'a jamais été réalisé sans enthousiasme".
Faire de l'étude le seul centre d'intérêt est une des erreurs dans l'éducation des enfants.
Lorsque nous plaçons l'étude au centre de la vie familiale, nous envoyons un message fort à nos enfants. Ils peuvent penser que nous ne nous intéressons pas à leur vie émotionnelle, à leur dimension plus personnelle. L'une des erreurs à commettre dans l'éducation des enfants est de s'enquérir uniquement de ce qu'ils ont fait à l'école, des notes qu'ils ont obtenues, des devoirs qu'ils doivent faire. Les autres contextes ou leurs émotions ne semblent pas avoir d'importance.
Certains parents vont jusqu'à ne pas leur demander d'aide à la maison ou à ne leur confier aucune responsabilité, considérant l'étude comme leur seule tâche. Ils se concentrent sur cet aspect en négligeant tous les autres, comme se faire des amis, acquérir des compétences, devenir responsable, développer ses goûts ou nourrir ses rêves.
Récompenser et punir pour une note scolaire
La réaction aux notes scolaires est une question très importante : récompenser quand elles sont élevées, punir quand elles sont basses. Le problème est double. D'une part, nous négligeons les facteurs externes et internes qui affectent la concentration, les performances ou l'attention. D'autre part, si nous offrons continuellement une récompense, la motivation de l'enfant est perdue.
"Le stimulus le plus fort vient de la découverte de nouvelles choses et du développement de vos propres intérêts. Si un stimulus matériel est nécessaire, c'est que quelque chose ne fonctionne pas". C'est ce que dit Joan Domènech, enseignant à Barcelone. Même Marx nous a mis en garde contre les dangers du matérialisme, l'obsession des objets et le risque de transformer les enfants en petits capitalistes.
Le mieux que l'on puisse faire est de féliciter les bons résultats avec des phrases comme "je suis très fier de toi" ou "tu dois être très fier de tes efforts et de tes réalisations". Lorsque les notes sont mauvaises, en revanche, essayez d'analyser ensemble ce qui s'est passé, afin de pouvoir corriger l'erreur.
Il se peut que vos enfants n'arrivent pas à se concentrer, qu'ils ne comprennent pas la matière ou qu'ils aient besoin d'un coup de pouce supplémentaire, comme une série de leçons privées. Dans ce cas, le message doit être "comment puis-je vous aider à vous améliorer ?".
Étudiez et faites vos devoirs avec votre enfant
De nombreux parents pensent qu'ils doivent étudier et faire leurs devoirs avec leurs enfants. C'est une habitude qui peut se perpétuer dans la vie présente et future. Selon la façon dont nous le faisons, nous pouvons générer une dépendance. À long terme, il pourrait avoir de grandes difficultés à faire face à toute obligation scolaire sans l'aide de ses parents.
En outre, une aide incorrecte aux devoirs peut générer des conflits et des disputes. Les parents, bien qu'ils soient les principaux éducateurs, ne disposent pas toujours des meilleurs outils pour soutenir leur enfant dans toutes les matières.
Laissez-les faire des erreurs et laissez les enseignants les corriger. Les devoirs peuvent être un excellent outil pédagogique pour stimuler l'autonomie. Comme le dit Piaget dans son livre Le jugement moral chez l'enfant (1932), l'autonomie est la capacité de se gouverner soi-même et de prendre des décisions pour soi-même.
Ne pas respecter le cadre scolaire parmi les erreurs d'éducation des enfants
Un autre aspect, non moins important, est que nous avons tendance à critiquer sans cesse l'approche adoptée par l'école. Trop de devoirs ou trop peu de devoirs, trop d'efforts à fournir... Si nous choisissons une école, nous devons accepter son approche ; lorsque nous la critiquons, nous envoyons un message contradictoire à l'enfant.
Il est vrai qu'en Italie, selon les statistiques, nous faisons plus d'heures de devoirs par semaine que la moyenne des autres pays du monde. Mais cela dépend, entre autres, de l'école et des caractéristiques de l'enfant. C'est un fait qu'il faut accepter : de cette manière, nous donnerons un bon exemple à nos enfants. A partir d'un certain âge, laissons-leur l'initiative de résoudre les difficultés scolaires.
Il n'y a pas de formule correcte pour les aider à faire leurs devoirs, seulement des lignes directrices. Par exemple, un programme canadien intitulé "24-Hour Movement" recommande de dormir entre 9 et 11 heures, de faire au moins une heure de devoirs par jour et de réduire le nombre d'heures de loisirs consacrées aux écrans.
Le mouvement canadien conclut que "nous avons constaté que plus de deux heures de divertissement sur des écrans sont associées à un développement cognitif moins bon chez les enfants." Les temps morts doivent donc être occupés par des jeux, libres et choisis par l'enfant.
En ce qui concerne les études, nous devons être flexibles, patients, écouter nos enfants et nous mettre à leur place. Ne nous focalisons donc pas uniquement sur les études. Négliger les autres aspects de leur vie revient à saper la relation, à cesser d'être des parents pour devenir des enseignants ou des tuteurs de nos enfants.
La parentalité, alors ?
Laissez-les s'ennuyer, faire des erreurs, obtenir quelques mauvaises notes afin qu'ils puissent apprendre de leurs erreurs. En d'autres termes, encourageons-les à être autonomes. Cela les rend forts et leur donne un point de référence pour l'avenir. Et c'est la meilleure éducation que nous puissions offrir à nos enfants.