Les examens servent-ils vraiment à évaluer les élèves ?.

Publié le : 13 décembre 20228 mins de lecture

Examens: outils d’évaluation

Avant de se demander si les examens classiques sont vraiment utiles et de passer en revue les alternatives possibles, il est important de comprendre ce qu’est l’évaluation et quels sont ses objectifs. Si l’on demandait en quoi consiste l’évaluation d’un élève, on répondrait probablement indirectement qu’elle sert à vérifier si l’élève possède les compétences nécessaires dans une matière particulière.

Ainsi, l’étudiant qui prouve qu’il les possède réussit l’examen, sinon il échoue. Mais la réalité est toute autre et cette règle, a du mal à être efficace, tout comme, dans notre système éducatif, la finalité que devraient poursuivre les tests d’évaluation fait souvent défaut.

Critères d’évaluation réels

Une évaluation correcte au sein du système éducatif doit prendre en compte les connaissances et les compétences réelles de l’étudiant afin de déterminer où il en est dans le processus d’apprentissage. Quel est donc l’objectif de l’évaluation ? Certainement pour clarifier si la méthode didactique adoptée fonctionne pour l’élève « testé » : un objectif très simple que les enseignants eux-mêmes oublient souvent.

De cette façon, la note, plutôt que d’être une « quantification » des connaissances de l’étudiant, calculée selon une échelle de valeurs établie par l’enseignant, devrait clarifier si l’approche pédagogique établie par l’enseignant est productive ou non pour que les étudiants assimilent certaines connaissances.

Considérée dans ce sens, l’évaluation est sans aucun doute une méthode efficace au service des étudiants pendant leur processus d’apprentissage. En revanche, considérer l’évaluation comme un simple critère de sélection ou de classement des élèves n’est qu’une vision limitée de celle-ci.

Problèmes liés aux examens traditionnels

Si l’on considère l’évaluation comme un outil entre les mains de l’enseignant pour guider les élèves et en même temps réfléchir sur ses propres méthodes d’enseignement, il est clair que les examens traditionnels posent plusieurs problèmes qui empêchent la réalisation de ces deux objectifs. Par exemple, il peut arriver que :

Seul l’étudiant est évalué

Le seul qui est jugé est l’élève, sans que l’enseignant ne fasse l’effort de vérifier si la méthode qu’il adopte et le contexte éducatif dans son ensemble sont adéquats pour que l’élève progresse dans son apprentissage. C’est pourquoi il y a tant d’enseignants qui sont connus parce qu’ils « font échouer tout le monde ».

L’élève est uniquement entre les mains de l’enseignant et de son jugement. Il n’y a pas d’autres critères que celui de l’enseignant responsable de l’enseignement de la discipline.

Évaluation par résultats 

Les examens traditionnels peuvent fournir des données sur les connaissances de l’élève, mais pas sur l’ensemble du processus d’apprentissage. Il n’est pas possible de déterminer si les compétences testées sont le résultat d’une compréhension profonde du sujet en question ou si elles ont été mémorisées par l’élève la veille, car seul le résultat ressort des tests.

Seule la connaissance compte

La situation particulière de l’élève, ses lacunes et ses points forts ne sont pas pris en compte. Ainsi, il est impossible de le guider dans son parcours d’apprentissage, car nous ne connaissons pas ses ressources et ses limites.

Évaluation quantitative

Les examens traditionnels sont souvent perçus uniquement comme une note, un score censé montrer le degré de connaissance ou le niveau de compétence de l’élève dans une matière donnée.

Concurrence au lieu de la coopération

L’évaluation des élèves par des notes ou des scores contribue à créer un environnement compétitif. Ainsi, dans le cadre d’une compétition indirectement créée par le système éducatif lui-même, l’objectif de l’élève peut facilement devenir l’obtention d’une bonne note plutôt que de se concentrer sur la compréhension profonde d’un sujet ou d’une matière.

Alternatives aux examens traditionnels

Compte tenu des problèmes que présente un type d’évaluation traditionnel, la recherche d’alternatives valables est presque obligatoire. Pour être efficace, l’évaluation doit reposer sur trois éléments : l’évaluation par compétence, le portfolio et l’utilisation des technologies de l’information et de la communication.

Évaluation sur les compétences

L’objectif de l’enseignement est de faire acquérir aux élèves un ensemble de connaissances et en même temps, pour ne pas dire surtout, un ensemble de compétences. Par exemple, l’objectif des mathématiques peut être que l’élève se familiarise avec certains procédés et mémorise certaines formules, mais surtout qu’il comprenne leur fonctionnement et qu’il puisse les appliquer à la résolution de problèmes.

Une évaluation correcte doit montrer quelles sont les compétences que l’étudiant est capable de maîtriser et celles qui lui font défaut. Ce n’est qu’ainsi qu’il est possible de guider leur apprentissage de manière à leur permettre d’affiner les compétences qu’ils possèdent déjà et de les stimuler vers la réalisation des autres. Pour que ce processus fonctionne, il est essentiel que les compétences à atteindre dans le cadre du programme d’études soient soigneusement planifiées et qu’elles constituent la base d’une approche pédagogique aussi souple et personnalisée que possible.

Système de portefeuille

L’évaluation basée sur les compétences suggère ce qui doit être évalué, mais ne nous dit pas comment. Le système de portfolio introduit une méthode d’évaluation personnalisée axée sur les progrès de l’élève. De quoi se compose exactement le portefeuille ?

Le psychologue Kingore le définit comme « la collecte systématique et représentative des travaux de l’élève, convenue entre l’enseignant et l’élève, qui vise à fournir les informations nécessaires sur le parcours de l’élève, son profil d’apprentissage, ses intérêts, les objectifs atteints et l’évolution du niveau de compétence dans le temps ».

En d’autres termes, le portfolio est une sorte de « classeur » dans lequel l’élève place tous les travaux qu’il a effectués sur un sujet donné ; il est constamment surveillé par l’enseignant qui en suit l’évolution. Cela permet aux enseignants de vérifier le statut d’apprentissage de chaque élève et d’utiliser ces données comme base pour organiser l’enseignement. Bien évidemment, elle permet également d’établir si l’élève a développé les compétences requises au fil du temps.

Le problème que présuppose la réalisation du portefeuille est la complexité de la gestion d’un tel ouvrage compte tenu de la quantité d’informations qu’il doit collecter et classer. Pour simplifier ce travail, il est possible de recourir à ce que l’on appelle les technologies de l’information et de la communication.

Technologies de l’information et de la communication (TIC)

Les ordinateurs, l’internet et les divers systèmes de communication (TIC) offrent une aide précieuse à l’évaluation. Les TIC sont efficaces, par exemple, pour la gestion des portfolios : l’existence de programmes en ligne qui traitent toutes les informations saisies par les élèves et les enseignants dans les différents portfolios électroniques facilite grandement l’évaluation.

Nous concluons par une question de réflexion : malgré les défauts des examens traditionnels et l’existence d’alternatives valables, pourquoi continuent-ils à être le système d’évaluation par excellence ?

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